mercredi 30 janvier 2013

[Villeurbanne] RENAULT ACI débraye, le PS est à l'affût !

Mardi 29 janvier, à l'appel de la CGT, ce sont entre 70% et 80% des salariés qui se sont mis en grève pour contester le "projet d'accord sur la compétitivité" au sein de chez Renault dont ACI (Auto Chassis International) est une filiale. Il y a 15 jours avait eu lieu un premier débrayage de 59 minutes qui était un "premier coup de semonce", comme le dit si bien le DS de la boîte dans son interview au journal Le Progrès.
Les filiales comme ACI sont touchées comme toute l'industrie automobile dépendant de Renault par ces accords de compétitivité. La menace qui pèse est la fermeture de deux sites d'ACI sur la France. La grève n'a pas été réservée au seul site de Villeurbanne puisqu'elle a touché aussi hier un autre site au Mans sur les mêmes revendications. Il faut dire que si cet accord n'est pas accepté, le risque est grand pour les salariés : gel des salaires durant 3 ans, perte de 8 jours de RTT, mobilité géographique subie. Ce qui implique une rupture de contrat si refus il y a !
De plus l'existence même du site de Villeurbanne est plus qu'aléatoire. À ce sujet, une des propositions des salariés qui a été faite au patronat est le rééquilibrage des sites de production. Afin de garder l'existence des différents sites et des salariés sur leurs lieux de travail sans avoir affaire à cette mobilité destructrice d'individus, de vie sociale.
Mais n'oublions pas que le site est menacé par un autre projet.
Et que la municipalité socialiste de Villeurbanne ne verrait pas d'un mauvais oeil la fermeture du site rue du Pérou à Villeurbanne. En effet, le tracé d'une future ligne de tramway ou de trolleybus doit passer au travers du site. Rappelons ce qui était écrit dans un article datant du 19 juillet 2011 au sujet de cette ligne A7.

"Parmi les pierres d’achoppement : l’équipementier automobile Auto chassis international (ACI), qui emploie trois cents salariés. Dans le scénario souhaité, une partie de son terrain serait nécessaire pour laisser passer le tram. « L’entreprise ne pense pas pérenniser son installation. […] Même si elle restait, elle pourrait occuper moins de place [dans dix ans] »." (in Le Progrès)

En lisant ces quelques lignes, nous ne pouvons que nous étonner des dons de voyance de certains élus municipaux concernant l'équipementier. Même si l'avenir des 300 salariés était plus qu'aléatoire depuis de nombreuses années, rien ne disposait à ce que l'accélération de la mise au rencart de dizaines de travailleurs se fasse par cet accord sur la compétitivité. Les élus municipaux peuvent souffler ! Le projet de tram verra le jour bien plus tôt qu'il n'y paraissait au début ! Et ce, grâce à l'arrivée du PS au pouvoir et à sa politique en faveur du Capital.
La lutte des salariés d'ACI pour leur avenir est la nôtre.
La convergence des différentes luttes suite à cet accord doit se faire.
Construisons la, tous ensemble !

[LYON] MANIFESTATION JEUDI 31 JANVIER 2013 à 11H (Terreaux>Préfecture)

À l'appel de nombreuses organisations syndicales aura lieu demain une journée d'action dans la Fonction Publique. Pour bien en comprendre les enjeux, avec tout ce que ça implique dans le fait que ce soit une Unique journée d'appel, deux textes suivent. L'un d'une intersyndicale composée de 3 OS, plus que majoritaires dan sles élections professionnelles et l'autre étant celui de la CNT-f.
Bonne lecture.

31 janvier : de la fonction public au secteur privé, 
construisons la lutte des classes !



Malgré l’arrivée d’un gouvernement dit de gauche en mai 2012, les politiques d’austérité n’ont de cesse de s’accroître. Les réformes de l’UMP n’ont pas été abrogées et celles du nouveau gouvernement perpétuent les politiques libérales.
Au-delà des manques récurrents de moyens, qui rappelons le frappent tous les services publics, il est d’autres questions encore plus fâcheuses.
La précarité galopante des personnels avant tout. Nombre d’entre eux et elles sont assujetti-e-s à la multiplication des contrats courts. Pire encore, l’État et les collectivités territoriales ont de plus en plus recours à des contrats de droit privé et les innombrables condamnations de l’État devant les prud’hommes sur la questions des CAE/CUI n’ont pas suffi à faire cesser ces pratiques de privatisation rampante des services publics. À cet état de fait, s’ajoute une politique d’austérité salariale où les bas salaires ne progressent plus malgré l’augmentation constante du coût de la vie.
Cette dégradation des conditions de travail des fonctionnaires conduit d’ailleurs à un accès de plus en plus inégal aux services publics. La qualité et l’implantation de ces derniers doivent cesser d’être revues à la baisse. Combien de fermetures de lits d’hôpitaux ? Combien de fermetures d’écoles ? Jusqu’à quand la population pâtira de ces politiques honteuses ne favorisant que les intérêts privés, les agences de notations et la troïka (UE, BCE, FMI).
Dans le même temps, la journée de carence, qui constitue une remise en question du droit à l’assurance maladie, tout comme le ballon d’essai sur une nouvelle attaque des retraites par répartition nous prouvent la nécessité denous unir à la base et de construire partout des mouvements de grève puissants et volontaires. Nous en profitons pour rappeler ici que la CNT lutte pour la suppression des jours de carence tant dans le public que dans le privé.
Industries sinistrées, bas salaires, chantage à l’emploi, licenciements : ne nous y trompons pas, ces réalités odieuses sont bel et bien issues de la même politique en faveur du Capital. On le voit partout : PSA, Renault, Arcelor, Fralib et toutes les autres entreprises qui n’ont de cesse de vanter les logiques de marché et de compétitivité, ou encore le récent accord sur la compétitivité signé par les syndicats vendus CFDT, CFTC et CGC aux côtés du MEDEF doivent nous mobiliser massivement pour mettre en échec la casse du Code du Travail et la dégradation de la condition du monde du travail.
En délaissant les intérêts des classes populaires, le gouvernement fait sciemment le jeu du patronat. Les travailleurs et travailleuses du public et du privé ont les mêmes intérêts, leurs luttes doivent donc être communes.
Pour la CNT, il n’est d’autre choix que de mener la lutte par la grève et l’action directe des premiers concerné-e-s. L’important taux de grévistes dans les écoles du premier degré de la région parisienne le 22 janvier montre les possibilités de lutte qui s’ouvrent aujourd’hui. C’est à ce titre quela CNT participera à la journée de grève de la fonction publique du 31 janvier dans l’optique d’en faire un point d’appui pour la convergence interprofessionnelle et la construction du rapport de force qui permettra aux travailleurs et travailleuses de gagner sur leurs revendications.

Le Bureau confédéral de la CNT 

Editorial du Monde Libertaire # 1695 du 31 Janvier au 6 Février 2013

DÉJÀ UN MOIS de guerre, et on peut supposer, si l’on a quelque confiance
dans la vaillance des troupes engagées et dans la qualité de leur
équipement made in France (qui fait la fierté de nos exportateurs et le
bonheur des assassins) que la viande humaine s’est accumulée de façon
satisfaisante dans les charniers. Seulement voilà, impossible de dire si
les munitions tricolores ont coupé plus de mains et de pieds que les
bouchers de la charia, impossible de savoir le nombre de fanatiques
terroristes qui ont rejoint le Walhalla islamique, combien de simples
passants pulvérisés au bénéfice du doute, d’enfants rôtis dans leur maison
incendiée. Seul bilan, côté troupes coloniales : un pilote d’hélico le
premier jour, et trois pioupious morts à cause de la neige.

En guise d’information, on n’a que ce que l’armée française veut bien nous
donner : rien. Cochons de civils, vous n’avez rien à voir dans les
affaires sérieuses de vos généraux. Et ne comptez pas sur le chef des
armées, le président de la République, pour vous défendre, car il est pire
que complice de ce silence, il en est l’organisateur. On veut une guerre,
pour cimenter la nation dans la haine de l’étranger et planquer une
politique intérieure définitivement antisociale. On ne veut pas que le
doute s’installe, que l’infâme « bonne conscience de gauche » instille son
poison dans l’union sacrée. La France doit bombarder près de Tamanrasset
pour fermer les usines à Dunkerque.

Voilà donc en train de se dérouler, en notre nom à tous, une campagne
meurtrière dont nous ne saurons rien. Les principaux médias, télévisés en
particulier, nous donnent le spectacle affligeant auquel ils nous ont
habitués. Léchage de godillots, communiqués cocardiers, foules en liesse
acclamant les libérateurs, glorification de l’armée, fascination pour la
boucherie. D’information, point. Jamais. Le prétendu « quatrième pouvoir »
est toujours le valet du premier, l’État.

L’armée et les industriels de l’armement trouvent toujours des raisons de
justifier, même en période de crise aiguë comme maintenant, le poids
monstrueux dont ils pèsent sur la population, les crédits gigantesques
qu’ils consomment sans produire rien d’utile, en détruisant, même. Si
l’ennemi n’existe pas, ils le fabriquent bien effrayant. Dans les faits,
avec cette poignée de fanatiques religieux qu’on excite continuellement en
guerroyant un peu partout et en semant l’injustice ; dans les têtes, avec
la propagande incessante qui paralyse le jugement critique. Nous vous
disons, nous : l’ennemi est dans notre propre pays, et il gouverne sans
avoir jamais été élu.

mardi 29 janvier 2013

[Villeurbanne] Flashball : moins (tu) létale, plus tu l'utilises !



L'annonce de JP Bret, maire de Villeurbanne, de fournir des flash-balls aux policiers municipaux a fait l'effet d'une bombe ! L'armement faisait déjà partie de la panoplie du policier municipal, mais en ajoutant cette arme la municipalité prend des risques. Le nombre de bavures a augmenté quand a été multiplié l'usage de ces flash balls. L'on sait que si elle est mal utilisée, et cela a déjà été prouvé, cette arme peut provoquer de graves lésions à la personne qui la subit. Mais qu'est-ce qu'une arme chez un policier municipal ? 
Le Décret n° 2000-276 du 24 mars 2000 fixant les modalités d'application de l'article L. 412-51 du code des communes et relatif à l'armement des agents de police municipale indique que les agents de police municipale peuvent être autorisés à porter les armes suivantes :
- de 4e catégorie :
a) Revolvers chambrés pour le calibre 38 Spécial ;
b) Armes de poing chambrées pour le calibre 7,65 mm ;
- de 6e catégorie :
a) Matraques de type « bâton de défense » ou « tonfa » ;
b) Générateurs d'aérosols incapacitants ou lacrymogènes ;
c) Projecteurs hypodermiques.
Ce décret avait été à l'initiative de Jospin en 2000 lorsqu'il était premier ministre.
Ila été rajouté le 24 septembre 2008 l'utilisation du flash-ball avec une balle. Cette balle est une "balle unique de caoutchouc souple de 44 millimètres de diamètre pour une masse de 28 grammes. Lors de l'impact, cette balle dissipe une énergie cinétique équivalente à celle d'un projectile de .38 Special : selon la publicité du fabricant son pouvoir d'arrêt serait équivalent à celui d'une arme de ce calibre. Mais contrairement à cette munition, la pénétration dans le corps d'une personne vêtue normalement, même à des distances très faibles, serait impossible : en effet, l'énergie étant répartie sur une surface considérablement plus grande (35 cm² contre 0,63 cm²), la balle s'écrase sur sa cible au lieu de la perforer." (in wikipédia)
Rappelons quand même qu'un homme est mort en 2010 à Marseille d'une balle en plein thorax. Ce qui n'a pas empêché la municipalité de cette même ville en juillet 2012 de permettre aux policiers marseillais de pouvoir utiliser le  Taser avec tous les risques que cela comporte.
La pente est ascendante. La prochaine étape sur Villeurbanne va être de leur fournir des armes encore plus dangereuses et dissuasives pour les individus. Mais l'escalade est facile ! La société française qui avait connu une pacification relative est en train à nouveau d'être violente. Tout est prétexte à une réaction individuelle ! L'on ne supporte plus, ni les autres, ni soi-même. Les crises successives du capitalisme ont provoqué des dégats irréparables chez les individus.
La notion de règles communes vole en éclat. Ces incivilités dont on nous parlait il y a 20 ans sont devenus la norme. Le capitalisme a atomisé les solidarités !
Il y a de quoi s'inquiéter. En utilisant le principe de précaution, la municipalité préfère armer la municipale. Sauf que le faire, c'est penser qu'elle est susceptible d'utiliser ce qu'on lui donne. La confusion des genres va s'inscrire dans les têtes des individus.
Le politique est responsable de cet état de fait. Il préfère s'attaquer aux effets plutôt qu'aux causes. Quitte à pousser des individus à commettre des bavures.
Leurs choix sont faits ! Pour notre part, nous pensons que cette mesure est une offensive supplémentaire du tout sécuritaire . Nous la condamnons.
Ce n'est pas la société que nous voulons !

Samedi 16 février : Manifestation contre les identitaires

À l'appel du Collectif de Vigilance contre l'Extrême-Droite.

Vous l'avez constaté, la Fédération anarchiste n'est pas signataire du tract. Sur Villeurbanne, nous pensons que ce n'est pas un problème, et rappelons à toutes fins utiles la stratégie adoptée en Congrès.


Notre antifascisme

Notre organisation doit, dans les circonstances actuelles, offrir le cadre d’une perspective antifasciste rupturiste :
- A l’éruption " civique " et populaire qui se développe,
- Au retour vers le " politique " paradoxalement méfiant à l’égard des " politiques "...
La stratégie de notre organisation en matière d’antifascisme doit, en tout état de cause :
  1. Ne pas limiter l’affrontement au seul Front national. Ce parti s’appuie en effet sur des valeurs identitaires, de fierté d’appartenance nationale, sur des valeurs d’ordre et de sécurité, sur des valeurs de hiérarchie et de méritocratie, sur des idées inscrites dans la " culture nationale ". Or, ces valeurs sont assez largement partagées par des individus, groupes et partis au-delà du Front national.
 2. Ne pas tomber dans la politique de l’amalgame - théorique et idéologique - qui tend à ranger sur un même plan par exemple, le FN et le PS. Le FN n’est ni le jouet, ni la " création " du Parti socialiste (de l’ère mitterrandienne) pas plus que l’épouvantail agité par une droite revancharde... Aussi devons-nous dénoncer simultanément et de matière différenciée :
- le programme xénophobe et antisocial du parti de l’extrême- droite,
- la politique économique et sociale du gouvernement actuel,
- les perspectives - ou plutôt l’absence de perspectives - du changement sociétaire réel, dans les divers programmes et propositions de la social-démocratie, humaniste ou dite " révolutionnaire ".
 3. Eviter de réduire la lutte antifasciste à la seule lutte anti- capitaliste. Le fascisme recouvre des réalités diverses, des types de société qui peuvent être différents, même si, fondamentalement, ils reproduisent des fonctionnements similaires au quotidien : notamment l’absence de libertés individuelles et l’absence de respect de la personne humaine...
Nous devons :
- Combattre le fascisme sur le terrain de l’idéologie et du programme,
- Affirmer d’autres valeurs,
- Reconstituer autour de ces valeurs un courant d’opinion large,
- Mettre en place des pratiques alternatives...
Il ne faut pas reconstituer un Front uni des démocrates contre Le Pen, récurrence dans l’histoire d’une tradition antifasciste qui n’a réussi au mieux qu’à faire reculer les échéances de prises du pouvoir, mais jamais n’a opéré un réel barrage à ce même fascisme, pas même à sa légitimation populaire... Nous devons proposer la fédération du niveau local jusqu’au niveau européen d’une force antifasciste
1. Autour d’une plate-forme définissant des objectifs concrets évitant ainsi l’écueil des collectifs " unitaires " dans lesquels la largesse des idées vaut surtout pour absence d’idées et le flou idéologique gomme toute idée sérieuse de changement...
2. Autour de l’affirmation de l’identité libertaire, de nos analyses, de nos pratiques permettant ainsi de développer et renforcer le courant antifasciste libertaire en même temps que de nouveaux lieux et espaces d’intervention,
3. Capable de fournir à tout un ensemble de personnes qui rejettent consciemment ou inconsciemment le fascisme, un cadre concret et militant favorisant ce rejet tout en renouant avec le " politique " et l’idée d’action collective, autour de valeurs d’égalité, de solidarité, d’entraide...
4. Oeuvrant pour des conquêtes sociales et culturelles qui investissent divers lieux de vie : associations, concerts, circuits indépendants, quartiers, villages, entreprises... Cette reconquête doit passer par un travail à l’intérieur des structures syndicales existantes afin d’y mener le débat et la confrontation des points de vue...
5. Susceptible d’éviter la compromission politicienne favorisée par les autres opérations antifascistes déjà existantes ou qui vont se créer à l’approche des échéances électorales à venir...
En ne leur prêtant pas plus d’importance qu’à de simples opérations à caractère ou à but politicien,
En ne s’associant que de manière conjoncturelle avec ces autres composantes de " l’antifascisme " - ou plutôt anti- lepénisme - afin de sauvegarder à l’intérieur de la lutte sociale des espaces d’intervention, d’information et de lutte radicaux



Accords de Wagram : on connaît la musique, nous devons changer la partition !


Dans quelques mois, le gouvernement va transcrire dans la loi cet accord de "sécurisation de l'emploi" signé par 3 syndicats (CFDT, CGC et CFTC). C'est une régression, nous le savons. Et ce ne peut être une trahison de la part de ces organisations et du parti au pouvoir, puisqu'ils nous ont habitués à cette stratégie qui consiste à choisir le camp du patronat.
La question qui doit nous obséder est sur la riposte que doit faire le mouvement social face à cette attaque d'ampleur !
Les organisations syndicales commencent à fournir les billes à chaque salarié-e pour pouvoir comprendre, analyser par lui et elle-même ce texte. En voir les dangers, et surtout être dans une dynamique de refus de l'accord.
Car le besoin de s'organiser pour changer réellement la donne se fait sentir !
Et d'avoir des mots d'ordre mobilisateurs pour qu'un vaste mouvement se crée !
Il faut revendiquer :
- l'expropriation
- l'autogestion
des entreprises qui licencient alors qu'elles font du profit
- la réduction du temps de travail sans baisses de salaires, avec embauches à la clé

Il est temps d'arrêter les hésitations, porteuses de désillusions et de découragement !

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Ci-après vous est mis un texte qui circule sur la toile ! Les entreprises qui ont eu droit à un traitement médiatique qui leur a permis de faire parler d'elles se mettent en mouvement toutes ensemble.


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Pour une vraie sécurisation de l’emploi, 
Une loi contre les licenciements
dans les groupes qui font du profit

Grand rassemblement devant le ministère du travail - le 29 janvier 2013 à
14 heures 127 rue de Grenelle Métro Varenne

Pas une semaine ne passe sans l’annonce d’un nouveau plan de licenciement
massif par un groupe qui fait des bénéfices énormes. A chaque fois c’est
le même refrain : "Entreprise en difficulté, restructuration pour sauver
la compétitivité ..." alors qu’en réalité l’objectif est de faire encore
davantage de profit.

Depuis quelques mois, des délégations de salariés en lutte venus de toute
la France se rassemblent autour d’une proposition de loi nouvelle contre
les licenciements dans les groupes qui font des bénéfices. L’initiative
vient de "Licenci’elles", l’association des salariées des 3 suisses
licenciées abusivement par un groupe qui réalise des profits colossaux.
Les Licenci’elles ont dénoncé le fait qu’elles ne pouvaient pas porter
plainte contre le plan de licenciement de 3 Suisses tant qu’elles
n’avaient pas été licenciées !

Comme des centaines de milliers de salariés, elles savaient que le groupe
3Suisses n’avait aucune justification économique valable à leur
licenciement au regard de la loi, mais qu’elles ne pouvaient pas pour
autant empêcher leur patron de les licencier. Ensemble avec les Pilpa,
Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA,
Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck
Serrono... elles ont décidé de rédiger une proposition de loi pour
empêcher les licenciements, avant qu’il ne soit trop tard, dans les
groupes qui font du profit.

Une loi nouvelle pour vraiment bloquer les licenciements lorsqu’ils sont
interdits, c’était aussi une exigence portée par des milliers de salaries
pendant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat Hollande est
même allé à la rencontre des salariés en lutte de Goodyear et Fralib, en
faisant la promesse que s’il devenait Président de la République il ferait
voter en urgence une loi interdisant les licenciements dans les groupes
qui font des profits.

Pour l’heure Hollande n’a toujours pas tenu cet engagement. Comme bien
d’autres promesses de campagne qui ont permis la victoire de la gauche,
celle de donner aux salariés le droit d’arrêter les plans de licenciements
illégaux avant qu’ils n’aient lieu a disparu des écrans radars du
gouvernement.

Pire, l’accord national sur la sécurisation de l’emploi, signé récemment
par trois confédérations syndicales, ne va pas dans le bon sens en
remettant en cause les principaux droits des salariés face aux
licenciements économiques ! Ces confédérations sont-elles réellement en
phase avec leurs adhérents et militants de terrain, dont beaucoup sont
pourtant en lutte contre des plans de restructuration dont ils dénoncent
les effets néfastes pour l’emploi ?

Mais nous n’avons pas l’intention de laisser cela arriver. Nous les
représentants des salariés en lutte de Pilpa, Bigard, Crédit Agricole,
Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical,
Sanofi, Sony, Valeo, ZF ... nous avons décidé d’agir pour que la loi que
nous avons rédigée soit votée à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Nous avons besoin de cette loi dans les luttes que nous menons contre
certaines des multinationales les plus puissantes de la planète qui
licencient en masse pour accroitre sans cesse leurs profits et le cours de
leurs titres en bourse.

C’est pourquoi nous allons venir de toute la France et de dizaines
d’entreprises, où nous nous battons pour nos emplois, pour nous retrouver
:

Le mardi 29 janvier 2013 a 14 heures Pour un grand rassemblement devant le
ministère du travail 127 rue de Grenelle Métro Varenne

Ce sera le premier acte fort d’une bataille que nous engageons pour que
Hollande, son gouvernement et la majorité de gauche au Parlement tiennent
ses engagements en nous donnant les moyens de nous battre pour stopper nos
licenciements avant qu’il n’aient lieu.

Les salaries en lutte de :

Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear,
PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck
Serrono…

lundi 28 janvier 2013

Nous luttons pour l'Égalité, pas pour le mariage !

Voilà le texte qui a été diffusé par les libertairelors de la manifestation de dimanche dernier à Paris :


L’institution du mariage organise la transmission d’un capital (financier et génétique). Elle impose un ensemble de devoirs juridiques contraignants, institutionnalise la domination de la norme hétérosexuelle et du patriarcat, à travers l’attribution des statuts d’“homme”, “femme”, et “enfant”.

Statuts non naturels mais culturels, organisant la domination masculine d’une part, et fondant d’autre part le fait que les unes (femmes, enfants) appartiendraient exclusivement à d’autres qui en seraient les propriétaires (hommes). La notion de famille implique ainsi la relégation des individus à un âge et à un genre, notions éminemment culturelles.

L’institution du mariage limite ainsi les possibles, établit un contrôle social sur nos identités, nos désirs et nos sentiments, et vise à nous le faire intégrer dans notre intimité, dans notre façon de concevoir et de juger le monde et les autres. Le mariage, ce dispositif central du patriarcat, est au cœur des rapports de hiérarchie (domination de “la femme”, domination de “l’enfant”) et de privation (organisation de la propriété privée, des biens comme des personnes).

La revendication du “mariage pour toutes” doit éviter l’écueil de légitimer ce que suppose cette institution : la domination sociale et la propriété privée. Mais comment aller vers l’abolition du mariage et vers le respect intégral des individus ?

En rejoignant la revendication d’un mariage pour toutes, nous ne revendiquons pas l’institution du mariage ; mais nous voulons au contraire en finir avec lui, le dynamiter dans ce qui le fonde, le vider à terme de toute son essence mortifère et sclérosante, pour le ranger un jour au placard des mauvais souvenirs. Le débat actuel sur le mariage homo, la filiation, l’adoption et la procréation médicalement assistée peut être une chance de remettre en question la distinction et la hiérarchie moisies entre “homme” et “femme”, entre “hétérosexualité” et “homosexualité”, “fidélité” et “infidélité”.

Dans cette lutte encore longue et difficile pour éradiquer le mariage et la famille comme racines de la domination sociale et de la propriété privée, exclusive et excluante, nous ne sommes évidemment pas du côté des fachos ni des intégristes religieux, aux arguments puants, dissimulant leurs prétentions malsaines à maintenir des gens dans la relégation, derrière le fard d’un débat citoyen.

Nous sommes des individus que l’institution marginalise et réprime. À travers la conception du mariage, nous sommes étouffées et limitées par le patriarcat, la coercition légale et la propriété privée. Des personnes qui aiment des individus du même genre, ne peuvent pas accéder à des pensions de réversion et adopter des enfants. C’est inacceptable.

Oui au mariage pour toutes… pour qu’un jour enfin il n’y ait plus de mariage pour enchaîner quiconque.

dimanche 27 janvier 2013

Et si on se passait de la monnaie ?



L'INJUSTICE ÉCONOMIQUE est une injustice majeure. Trop de personnes, en France et ailleurs, ne peuvent manger convenablement, se loger décemment, être soignés correctement, vivre dignement à cause de revenus trop faibles. Il n'est pas possible de tolérer cela et de porter le moindre crédit au mythe selon lequel la pauvreté est un phénomène naturel. L'organisation même de l'économie française et mondiale sem- blent imposer de ne pas remédier à cette injustice : les riches sont au pouvoir et il faut qu'il y ait une certaine masse de pauvres pour qu'ils restent riches. L’excuse de la compétitivité permet le maintien des profits patronaux, sur le dos des travailleurs-euses.
Face à cette injustice, on peut proposer l'égalisation des revenus, en augmentant la redistribution en taxant davantage les riches, ou en imposant des salaires plus égalitaires. Cette solution, simple et immé- diate, est séduisante. Mais résoudra-t-elle la question du chômage, alors qu’il s’agit d’un des principaux phénomènes qui tirent les salaires vers le bas ? Nous mettra-t-elle automatiquement à l’abri de l’inflation, des crises monétaires et de l’explosion des dettes publiques ? On peut en douter, malheureusement.
Dans notre système économique, nombre des déséquilibres et des injustices sociales sont liées aux flux d’argent et à l’inégale répartition de la monnaie. La monnaie est certes un moyen d’échange efficace, plus souple que le troc. Elle per- met, si l’on en a suffisamment, de se pro- curer tout ce que l’on souhaite. Mais aujourd’hui, la monnaie crée aussi de la rareté là où il n’y en a pas : dans une société d’abondance comme la nôtre, où les produits alimentaires sont en quantité suffisante pour que tout le monde puisse se nourrir à sa faim, elle empêche les plus pauvres d’accéder aux produits de base. Dans la perspective d'une société plus juste, sans État, une idée plus radicale encore que l'égalisation des revenus apparaît alors. Si tout le monde doit recevoir autant, à quoi bon conserver la monnaie ?
L’idée peut sembler audacieuse, provocante, irréaliste voire farfelue. Pourtant, imaginons un monde sans monnaie : tous les biens et services accessibles à tous, sans avoir à payer. Il suffit de se servir au (super)marché ou dans tout autre com- merce de ce dont on a besoin, et envie. Pourquoi se priver s’il y a assez pour tous ? La règle fondamentale de ce système économique serait « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » : tous participent à la production en fonction de leurs possibilités, et tous peuvent en jouir librement pour satisfaire leurs besoins.
Qui n’a jamais rêvé un monde sans course au profit ? Pourquoi être exploité pour produire des gadgets inutiles et pol- luants s’il n’est pas nécessaire de produire absolument de la « richesse », de générer un revenu ? De combien de tâches liée à l’existence de monnaie pourrait-on faire l’économie ! Qu’on pense seulement à toutes les personnes travaillant dans la banque, la finance ou la comptabilité, tous les caissiers et les contrôleurs, autant de monde qui pourrait être utilement employé à d’autres métiers, réduisant d’autant la charge de travail qui leur est liée. Abolir la monnaie permettrait à tous de travailler, et de travailler moins long- temps, tout en vivant dans l’abondance... Plus besoin de favoriser les activités rentables, c’est la décision collective et l’utilité publique qui pourraient enfin guider les choix en matière de constructions et d’aménagements, de productions et d’échanges. Finis aussi le problème des retraites et le déficit de la sécurité sociale. Plus fondamentalement encore, se passer de la monnaie, c’est se donner la possibilité de repenser plus concrètement la gestion de la société, de façon plus locale et démocratique. Plus besoin d’une structure englobante qui prélève les impôts et redistribue l’argent, paye les fonctionnaires et élève des bâtiments publics. Tout peut être géré localement, au sein de petites communautés fédérées. On limite ainsi au maximum la nécessité de désigner des représentants, et le pouvoir qui leur est accordé. L’État peut aisément laisser place à l’autogestion.
Bien sûr, une société sans monnaie ne peut être une société parfaite. Tout un ensemble de questions se posent aux- quelles il faudra trouver des réponses satisfaisantes. Comment gère-t-on la rareté et la pénurie si le prix n’est plus un obstacle ? Comment détermine-t-on quoi produire et en quelle quantité ? Comment garantit-on que les besoins de logement de chacun seront satisfaits ? La société anarchiste et autogestionnaire est à construire, et ne se fera pas sans vous.
C'est bien le sens de la création de la Fédération anarchiste sur Villeurbanne. 

La propriété, c'est du vol ? (Proudhon)


Si la propriété peut être “le vol”, elle peut aussi être “la liberté” : les deux thèses ont été défendues par Proudhon, parce qu’en fait tout dépend de l’acception que l’on donne au mot propriété, qui recèle en réalité de nombreux sens, fort différents et fort divergents. Un petit travail de clarification s’impose, en particulier contre l’acception bourgeoise de ce mot, dominante - et qualifiée de “sacrée” depuis les droits de l’homme riche de 1789.
L’acception la plus courante, diffusée largement par les politiciens, les capitalistes, les juges et les flics, est en effet celle de propriété privée, au sens de privative. C’est-à-dire qu’elle ne se définit pas tant par la possibilité de jouissance de la personne propriétaire, que par l’exclusion de toutes les autres personnes (non-propriétaires) de son usage, et -ce qui est lié – des décisions quant à cet usage.
C’est du reste l’acception juridique du terme, qui implique trois caractères de la propriété : le côté exclusif (la jouissance du bien n’appartient qu’à une personne, donc à l’exclusion de toutes les autres personnes), le côté absolu (cette personne décide seule de son usage), et le côté perpétuel – la propriété est attachée à l’objet pour toujours, jusqu’à la fin de l’objet… introduisant une vision fétichiste et fermée sur eux-mêmes des biens et ressources de ce monde, vision marchandisant le monde entier avec l’extension du champ du capitalisme et de la propriété privée ces derniers siècles.
A notre sens, c’est bien ce caractère privé, en fait privatif, qui pose le véritable problème ; car une fois évacuée ce caractère privé, demeure seulement lapossession, c’est-à-dire le droit de jouïr de ce que l’on use déjà réellement - ainsi que le dit le vieil adage : “Possession vaut droit”.
Il faut introduire là trois aspects classiques de la propriété : l’usus, le fructus et l’abusus. L’usus, c’est le droit d’user, de jouïr d’un bien – son plat de lentilles, sa maison, son manteau. Quoi de plus légitime ? Le fructus, c’est le droit de récolter les fruits renouvelables de son bien - manger les fruits de son verger, par exemple.L’abusus, c’est le droit de disposer de son bien comme on l’entend – le louer, le céder, le vendre, le détruire. On constate alors qu’entre l’usus et l’abusus, on est passé de la possession (au sens de pouvoir jouïr de ce dont on éprouve le besoin, et pourquoi pas éprouver un attachement à lui) à la propriété privée, au sens de décider seul sur un bien. En ce sens, à l’inverse de la conception courante, nous pouvons considérer qu’au fond, un loyer ne relève pas tant du fructus, que de l’abusus.
Notons que ce glissement de l’usus à l’abusus, qui est bien loin d’être naturel puisque contradictoire (l’abusus des uns rendant impossible l’usus pour tous), s’inscrit dans l’histoire humaine de la domination. Il ne se comprend en effet que si l’on garde à l’esprit qu’on est dans un système social de domination de l’homme par l’homme. En société capitaliste, la force de travail humaine est en effet considérée comme un bien comme les autres que l’on peut acheter (pour les capitalistes), et que l’on peut, ou plutôt que l’on est contraint de, vendre (en ce qui concerne lesprolétaires, ceux qui n’ont pour toute ressource que le fait de vendre leur force de travail). L’abusus, caractéristique fondamentale de la domination, est indissociable de l’histoire de l’asservissement contraint de l’homme par l’homme, qu’elle prenne la forme antique de l’esclavage, la forme médiévale du servage ou la forme moderne du salariat. Cet aspect est très important, car il rejoint l’exclusivité et la privation quant aux décisions, qui caractérise la “propriété”… telle qu’elle est entendue aujourd’hui.
Les anarchistes sont pour la possession, et contre l’aspect privatif de la propriété, sans lequel ne demeure justement que la possession. Ils s’inscrivent en cela dans une conception de la liberté qui n’est pas celle d’une exclusion réciproque (chacun n’étant cantonné qu’à ce dont il est propriétaire, c’est-à-dire privé de liberté réelle car réciproquement interdit de jouïr des biens des autres), mais qui est celle d’une conception dynamique de la liberté, c’est-à-dire mutuelle. Si quelqu’un possède quelque chose, et c’est son droit à notre sens s’il en jouit, il peut aussi en faire profiter ses voisins (le surplus d’une récolte, un vélo lorsqu’il est au garage, un ordinateur lorsqu’il est éteint, une production artistique…), qui eux-mêmes, étant rendus plus libres, peuvent eux aussi mieux faire partager leurs propres ressources, ainsi que les fruits de leur activité et de leur créativité. La possession est une conception sociale de l’appropriation humaine des ressources et des biens. La prise sociale de possession jette aux orties les concepts bourgeois, pipés, de “propriété privée” et de “vol”. Les seuls vrais voleurs sont ceux qui n’acceptent pas d’être “volés” à leur tour, ce sont ceux qui volent au quotidien le temps, la vie et le travail des autres, et qui veulent retenir, par la force de la contrainte violente, ceux qu’ils ont dépossédés hors de l’espace de ce qu’ils se sont illégitimement, c’est-à-direexclusivement, accaparé. Propriété si manifestement peu “légitime” (cet adjectif suggérant un accord social), qu’elle se cantonne aujourd’hui derrière des enclos, des cadenas, des titres notariés, des flics, des armées, transformant le monde en espace fragmentaire, carcéral.
La conception anarchiste de la liberté, se traduisant en termes de prise de possession, échappe ainsi tant à la propriété privée, qu’à la propriété étatique, qui toutes deux consistent en une confiscation des décisions par des individus (actionnaires dans un cas, technocrates gouvernementaux dans l’autre), en unempêchement contraint de prise de possession.
Le caractère fondamental du capitalisme ne réside donc pas tant dans la “propriété” - terme pour le moins complexe et confus signifiant nombre d’aspects contradictoires - que dans la privation, c’est-à-dire la dépossession.
Nous ne voulons pas rejeter la possession : bien au contraire, nous voulons tout posséder ! Nous voulons nous réapproprier ce monde, pour en jouïr librement, et ce ne sera pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres, dans le cadre d’une conception dynamique et mutuelle de la liberté, et non une conception exclusive. Ma liberté ne s’arrête pas là ou commence celle des autres. Avec Bakounine, nous affirmons que la liberté des autres étend la mienne à l’infini (et réciproquement).
Cette conception de la liberté et de la propriété au sens de prise de possession, implique une conception nouvelle du politique, c’est-à-dire de nos relations sociales. La responsabilité bien sûr au sens où l’appropriation ne peut être obtenue que par la lutte des dépossédés, sans rien attendre de ceux qui les privent. Ce qui suppose fondamentalement l’autonomie de chaque individu et groupe social. Mais cette autonomie ne reproduit que la guerre, si ces entités sociales sont étanches, ce qui suppose une coordination libre de ces entités, au sein de laquelle elles préservent leur liberté, tout en adoptant une conception dynamique et mutuelle de la jouissance des biens de ce monde. C’est le principe de subsidiarité dans les prises de décisions qui garantit à la fois la liberté et la coordination : les entités individuelles ou collectives décident et gèrent prioritairement tout ce qu’elles souhaitent et peuvent gérer, ne reportant sur une circonférence plus large de la coordination sociale que ce qu’elles ne peuvent pas gérer en propre. C’est enfin l’adéquation ou la péréquation dans la répartition des ressources, permises par la liberté et la subsidiarité, qui rendent l’égalité réelle possible.
Ces principes ne sont pas ceux de la démocratie (même directe), atomisant les individus en entités étanches votantes sous une autorité pseudo-commune, une représentation illusoire, une représentativité décisionnelle stérilisant toute autonomie ainsi que toute dynamique collective.
Ces principes sont ceux du fédéralisme libertaire.
Juanito, Groupe Pavillon Noir de Poitiers, 14 décembre 2012

H. Désir nous fait des raccourcis historiques scabreux ! Inacceptable !



Ignorance de l’histoire ou déni de l’histoire, les propos de Harlem Désir, le 21 janvier 2013, dans Mots croisés, sur France 2, à propos de l’accueil réservé aux réfugiés espagnols en 1939, sont inacceptables. Comment oser dire que ces Espagnols étaient fiers de la solidarité de la France ?
Comparant la gratitude qui serait celle de Maliens de 2013 envers la France à une présupposée gratitude des Espagnols républicains de 1939 à l’adresse du même pays qui aurait été accueillant pour eux, Harlem Désir a tenu ces propos : « Juste avant cette émission, j’étais à Montreuil où nous organisions une réunion de solidarité avec le peuple malien et j’ai vu des hommes et des femmes, beaucoup de Maliens de France, qui étaient à la fois inquiets, pour leur pays, comme ont pu l'être des réfugiés, vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames et des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France, qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants. »
Or, même si en 1936 et 1937, il y eut une petite solidarité envers les Républicains espagnols en guerre civile, celle-ci a vite été interrompue par le gouvernement de gauche.
La Fédération anarchiste tient à rappeler que, parmi les 500 000 réfugiés espagnols fuyant le franquisme, après avoir, pour nombre d’entre eux, mené un âpre combat contre les forces franquistes, mais aussi contre ses alliés nazis et les supplétifs de Salazar, au moins 330 000 se sont retrouvés dans des camps de concentration (appellation officielle).
La solidarité n’était pas de mise, sauf chez certains militants de gauche, des anarchistes et quelques entités caritatives. En métropole et au Sahara colonisé, le gouvernement recevait ces Espagnols antifascistes, sans l’avoir anticipé – alors que les évènements présageaient une arrivée massive –, dans les camps de la honte du sud du pays. 17 000 personnes y périrent, ne parvenant pas à lutter contre le vent froid, la pluie, l’insalubrité, le manque d’eau potable, l’insuffisance des équipements sanitaires, la typhoïde, la tuberculose, le paludisme, le désespoir. Au Sahara, les conditions de vie étaient encore pires et certains y croupirent jusqu’en 1942. Rappelons aussi que les révoltes étaient punies d’emprisonnement dans des espaces disciplinaires et que les punitions brutales pouvaient semer la mort.
Là, il est question de l’attitude du gouvernement républicain jusqu’en 1940. Quant à celui de Vichy, il a livré des Espagnols au régime franquiste et aux nazis qui les ont déportés dans les camps d’extermination.
Pour rendre la monnaie de la pièce de la solidarité à la France, nombre d’espagnols exilés, dont de nombreux anarchistes, se sont battus contre l’occupation nazie, rejoignant la Résistance ou les Forces libres : les hommes de la 2e division blindée de Leclerc, commandée par le capitaine Raymond Dronne, la Nueve, qui, comme son nom l’indique, était composée en majorité d’Espagnols, ont été les premiers à rentrer dans Paris, le 24 août 1944, au soir.
Aussi, M. Harlem Désir, la Fédération anarchiste vous invite à revisiter votre Histoire de France, l’histoire de ces républiques et celle du comportement de ses représentants.

Secrétariat aux relations extérieures de la Fédération anarchiste.

vendredi 25 janvier 2013

Une guerre mensongère de plus, terrorisme d’état et pillage des ressources au Mali



Nous sommes mis en demeure de choisir notre camp. D'un côté des religieux armés qui rêvent d'établir le royaume de dieu sur terre, de l'autre des forces armées techno-capitalistes qui déclarent venir rétablir les droits de l'homme et au milieu une population désarmée.  C'est d'elle que nous nous sentons solidaires. Il n’existe pas de guerre juste ni de guerre propre. L’union sacrée autour du président va-t-en-guerre François Hollande, l’empressement de l’opération offensive et les discours médiatiques contrôlés, le renforcement du plan Vigipirate, le climat national anti-terroriste, visent à nous bourrer le crâne sur le caractère inévitable de cette guerre et à la légitimer. En réalité les intérêts économiques aux relents colonialistes priment de loin sur les vies des populations locales. Les jihadistes ont été très utiles au pouvoir français pour intervenir le 11 janvier 2013.
 
La classe dirigeante malienne corrompue jusqu’à l’os, la France, l’Union Européenne, les instances financières internationales (FMI, Banque Mondiale, OMC) ne se sont pas souciées du profond délaissement économique, social et culturel de la population laissant place maintenant à l’urgence militariste. Pendant de longs mois ce fut la porte ouverte aux recrutements en nombre par les jihadistes au Nord-Mali par nécessité économique (jeunes chômeurs, voire des enfants). Il n’est pas exclu que l’intervention de la France, ancien pays colonisateur, renforce les groupes jihadistes par le biais d’une mobilisation et de recrutements qui prendraient une dimension emblématique de lutte contre l’Occident. A trop jouer la « croisade contre le terrorisme international » le boomerang islamiste intégriste n’est jamais loin. L’expérience de l’enlisement de la guerre en Afghanistan n’a pas servi de leçon bien que la France y ait participé.
 
La coopération militaire avec la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Burkina Fasso, le Niger, le Tchad et les deux bases militaires de Abidjan et de N’Djamena prouvent s’il en est besoin que la France n’a jamais voulu quitter cette région. Les troupes stationnées en Afrique n’y sont pas pour maintenir la paix mais bien pour intervenir rapidement et garantir les intérêts de grandes entreprises françaises de premier plan (Areva et son uranium, Total et son pétrole, Bouygues / Bolloré et ses travaux publics / sa mainmise sur les ports / ses bois précieux, Orange et ses infrastructures de télécommunication). Le gouvernement français, appuyé par l’Union Européenne, semble décidément ne pas vouloir se défaire de ses réflexes colonialistes, ni des avantages que cette politique procure aux industriels français. Se draper de valeurs démocrates pacificatrices et de défense des droits des peuples d’Afrique…et on atteint le comble du cynisme néocolonialiste. Le secteur industriel de l’armement rapporte bien plus que n’importe quel autre (plus que le pétrole ou même le nucléaire). Le marché du nucléaire est autant un marché civile que militaire. Les groupes marchands d’armes comme Lagardère ou Dassault sont propriétaires d’une grande partie de la presse d’opinion française…on comprend mieux pourquoi le discours antimilitariste n’a que peu droit au chapitre dans nos médias.
 
Après plus d’une semaine d’intervention, près de 200 000 réfugiés fuient les zones de guerre en direction des pays voisins tandis que le Programme alimentaire mondial estime que, dans le contexte actuel de sécheresse et de famine, 5 à 7 millions d’habitants du Sahel auraient besoin d’une assistance immédiate. 230 000 personnes se sont déplacées à l’intérieur du pays. Face aux attaques des armées maliennes et françaises au sol, les forces jihadistes adaptent leur stratégie et se cachent dans les villages. Au milieu, les populations vulnérables seront tôt ou tard les véritables victimes de ces conflits et en particulier les femmes et les enfants. Les risques de conflits larvés entre les communautés sont grands…la division, la stigmatisation sont à l’œuvre. Comment seront traités la majorité de touaregs n’ayant pas pris les armes ? et les peuls qui n’ont pas intégré le MUJAO ?
 
La guerre va coûter cher et durer longtemps. L’intervention militaire française est estimée à environ 400 000 euros par jour. La MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) qui va arriver coûtera 240 millions de dollars / an. Alors que la misère règne, les cordons de la bourse se relâchent quand il s’agit d’aller tuer avec des armes. De telles sommes trouveraient une légitimité dans l’amélioration des structures sanitaires et sociales dans la région du nord Mali. Cela serait la preuve d’une volonté de reconstruire à partir de l’existant. Seuls les malien-ne-s peuvent le faire sur la durée. Ce conflit armé d’envergure ne fera que repousser l'espoir d'un retour à un équilibre et d'une amélioration de la situation.
 
Pour continuer à exister en Afrique, le terrorisme d’Etat français fait la guerre au Mali et peu importe le nombre de victimes directes ou indirectes (37 otages tués, 29 assaillants abattus à In Amenas en Algérie). Les populations manquent cruellement de politiques sociales, éducatives et culturelles responsables mais au lieu de ça les classes dirigeantes là-bas et ici se lancent dans un conflit à l’issue plus qu’incertaine. Les pays européens emboîtent le pas et suivent la cadence. Ni les maliens ni les habitants des autres pays africains ne pourront s’émanciper par eux-mêmes tant que le statu quo sous tutelle colonialiste sera la règle. Qui va reconstruire le pays une fois le conflit terminé ? Gageons que les entreprises françaises se tailleront la part du lion…Nous refusons que cette guerre soit menée en notre nom.
 
Solidarité avec les populations victimes de cette guerre !
Paix immédiate au Mali et dégage la Françafrique !
 
Fédération Anarchiste
Mercredi 23 janvier 2013

mercredi 23 janvier 2013

A bas les accords de “flexisécurité”, à bas les bureaucrates !


Les organisations patronales (MEDEF en tête, avec CGPME et UPA) et les trois bureaucraties syndicales les plus réformardes du paysage syndical français sinistré (CFDT en tête, mais aussi CFE-CGC et CFTC), se sont mises d’accord pour un accord validant la mise en place d’une “flexisécurité”.
La CGT et FO rejettent vivement cet accord, qu’elles estiment préjudiciables aux salarié-e-s. Or le fait est que cet accord est permis par les lois sur la représentativité syndicale, impulsées par la CFDT, mais aussi la CGT, dans le but d’acquérir une hégémonie sur le syndicalisme français : il suffit que trois syndicats sur cinq signent pour valider un accord, c’est chose faite. L’Etat envisage un projet de loi en mars, le passage au parlement en avril et au Sénat en mai, pour une promulgation fin mai.
En quoi consistent ces ridicules ”avancées” saluées par ces trois syndicats pourris ? En une “généralisation” d’une complémentaire santé misérable, en une “limitation” faiblarde d’un temps partiel qui ne compensera évidemment pas l’explosion de celui-ci cette dernière décennie, et des droits “rechargeables” (clic-clic) à l’assurance-chômage, le patronat concédant une dérisoire augmentation des cotisations correspondantes, qui ne rattrappera évidemment pas la masse des défiscalisations accumulées ces dernières décennies. Ces droits rechargeables seront surtout l’occasion de permettre aux patrons de payer encore moins les salarié-e-s à l’embauche, sous prétexte qu’ils-elles continueront de percevoir des allocs…
Le patronat a quant à lui des raisons d’exulter. L’accord consiste en effet, non seulement à faciliter la baisse des salaires et du temps de travail en cas de “difficultés” pour les entreprises, mais aussi à faciliter les licenciements en les “déjudiciarisant”, et à rendre obligatoire la “mobilité” des salarié-e-s en cas de restructurations, qui se passeront désormais de plans sociaux et d’indemnités ! Alors que dans les faits, c’est depuis de nombreuses années le seul et dernier retranchement de lutte défensive chez les salarié-e-s, broyé-e-s par la logique du profit… Les bureaucrates syndicaux n’auront même plus besoin d’étouffer et de lâcher leurs bases quand elles lutteront pour des indemnités lors de restructurations et de plans de licenciements.
S’il était encore besoin d’argumenter pour foutre ces bureaucraties à la poubelle, ce dernier accord entérine ce que nous disons depuis longtemps. Parisot ne s’y trompe pas, voyant dans cet accord la consécration d’une “culture du compromis” contre “une philosophie de l’antagonisme social”…
Quel camouflet à la lutte de classe ! Depuis des années que les capitalistes réclament une “flexibilisation” des salarié-e-s afin de les presser un peu plus sous le joug de la “compétitivité”, il obtiennent cette victoire de plus, avec l’aval d’un gouvernement “socialiste” et de syndicats hostiles à la lutte, nourris au biberon des subventions de l’Etat et du Capital.
Assez du “dialogue social” bidon pour neutraliser les luttes ! Assez des “compromis”-sions avec capitalisme et Etat qui méprisent les prolétaires avec le dernier cynisme ! Assez de ces bureaucraties syndicales pourries, rouages de la machine à déposséder !
Rien à discuter, rien à négocier : plus que jamais, construisons ensemble la lutte autonome et indépendante des dominé-e-s et des exploité-e-s, contre la domination et la morgue de tous ces “élus” qui prétendent nous “représenter”. Pour en finir avec la dépossession économique et politique, il faut nous organiser sans chefs.
Nos vies ne leur appartiennent pas.


[Lecture] « La commune libre de Saint-Martin » de Jean-François Aupetitgendre



Dans la commune de Saint-Martin (5 000 habitants), un élu de base a découvert des archives sur un groupe libertaire local du XIXe siècle. Surpris de l’étrange actualité de leurs idées il a repris leurs propositions et s’est présenté aux dernières élections municipales.
Contre toute attente il a été élu maire en proposant d’instaurer la démocratie directe et l’autogestion, de développer toute une série d’initiatives allant à l’encontre de la pensée unique libérale.
Succès.
Depuis, la petite ville invente, transforme, remet en question la gestion communale classique, loin des médias indifférents, sans grandiloquence, pas à pas. Un vent d’innovation à transformer les citoyens et les structures… au point d’inquiéter le pouvoir qui fera tout pour étouffer dans l’œuf cette initiative isolée, avant qu’elle ne s’étende.
Pourtant, d’autres expériences communales de démocratie directe ont lieu en Europe et dans le monde. Une autre société est possible, plus équitable et respectueuse des libertés, plus écologique et riche en rêves, sans attendre le Grand Soir ou la chute du capitalisme. D’autres Saint-Martin sont possibles.
ISBN : 978-2-919568-21-5
Prix : 13 €
À commander aux Éditions Libertaires
http://editions-libertaires.org/?p=428

Égalité pour tous, stop à la discrimination des homosexuels et des lesbiennes.


La proposition de loi du gouvernement sur le mariage des homosexuels et des lesbiennes conduit les homophobes de tous bords à s’exprimer, en déversant leurs propos haineux et sexistes. L’homophobie reste d’actualité en France où elle est loin d’être un phénomène marginal ; pour preuve : le taux de suicide des jeunes homosexuels est nettement supérieur à celui des hétérosexuels. Certains font l’objet de « viols correctifs », essuient des insultes et subissent le rejet de leur entourage.
Les homophobes confondent souvent, délibérément ou non, homosexualité et pédophilie. En première ligne, bien sûr, s’agitent les intégristes de toutes les religions et les sbires de l’extrême droite dont la vision simplifiée de la sexualité est uniquement la complémentarité entre hommes et femmes en vue de la reproduction. En parallèle, leur conception des rapports entre les sexes est souvent ancrée dans une division des rôles selon le sexe biologique. Or, nous, anarchistes, savons que le genre est une construction sociale qui attribue des rôles normés à chaque sexe, eux-mêmes fondés sur le modèle patriarcal.
Concernant le mariage, quoi que l’on pense de cette institution, il est surtout question ici d’égalité de droits. Nous ne parlons pas du mariage religieux – dont nous n’avons que faire –, mais du mariage civil, dont les représentants officiels – ou autoproclamés – des religions n’ont pas à se mêler.
Quand des personnes ne jouissent pas des mêmes droits que d’autres, il s’agit de discrimination. Depuis trop longtemps dans ce pays, les personnes d’une autre orientation sexuelle que la majorité sont la cible de discrimination.
La qualité de l’éducation et l’affection dont les enfants ont besoin ne dépendent pas du sexe biologique. Des études montrent que les enfants ne sont pas perturbés parce qu’ils vivent avec des parents du même sexe.
Faire un lien entre des perturbations d’enfants et le fait de grandir auprès des couples homosexuels ou lesbiens relève de la prise de position idéologique. La plupart du temps, cette opinion est fondée sur des dogmes religieux. D’ailleurs, ce qui peut nuire à l’épanouissement d’un individu est de grandir dans un milieu fermé, replié sur lui-même, quels que soient ses parents.
L’égalité entre les individus est le moins qu’on puisse exiger. Elle sera un vecteur d’évolution des mentalités pour qu’enfin tous les reliquats du patriarcat, sources de domination et de violence, disparaissent. Le mariage pour tous, le droit à l’adoption pour les homosexuels et à la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes seraient des progrès, et ceci même si l’institution du mariage est en soi facteur de reproduction d’un modèle patriarcal.
Loi ou non, sans les luttes contre l’homophobie, les mentalités rétrogrades peuvent encore gagner du terrain. Ce n’est qu’en exprimant notre solidarité et en condamnant tout discours et tout acte dévalorisants que nous pourrons les faire disparaître. Nous dénonçons tous les propos qui hiérarchisent les individus selon leur genre ou leur orientation sexuelle. Nous exigeons l’égalité des droits pour tous les humains, ici et de par le monde.
Secrétariat aux Relations extérieures de la Fédération anarchiste.